Sans inspiration
Ce blog est d'une tyrannie sans borne. Si l'on n'écrit pas pendant quelques jours, les visites chutent dramatiquement. Alors aujourd'hui, alors que je n'ai aucune inspiration, je vais me forcer, oui, je dis bien me forcer, à écrire. Et je le fais pour toi, lecteur avide de nos aventures pré-caprines, alors que tu ne nous connais même pas la dans la plupart des cas. Ton voyeurisme n'a d'égal que mon exhibitionnisme fort heureusement. Alors je me lance.
On pourrait, dans un premier temps, tenter d'analyser le pourquoi de mon manque de motivation pour écrire. C'est tout simplement les premières épines qui ont surgit, les premiers grains de sables qui sont venues gripper un peu la mécanique. Rien de bien méchant en fait pour le projet et sa poursuite, et il est inutile de s'y apesantir. Mais le moral a été un peu affecté.
Les travaux de la maison se poursuivent, et même si ça avance bien, les mois eux aussi avancent et me devancent. Il ne faudrait pas qu'ils gagnent la course (prévue pour fin avril, ha ha ha la bonne blague!!!). Bon, si c'était le cas, ça ne serait pas trop grave non plus. Je passerais juste la semaine à la ferme en compagnie des chèvres, sans pouvoir me laver, et en étant obligé de créer des toilettes sèches quelque part derrière un buisson. Rien de bien dramatique. un petit retour aux sources de l'humanité. Manquerait plus que quelques peintures rupestres ; un gigot de chevreau cru agrémenté de vers de terres écrasés formerait ma pitance quotidienne.... Oui, vous trouvez que j'en fais trop ? Je vous ai dit que je me forçais ce soir alors ça donne ce que ça donne. Bon, pour être sérieux, ben, on serait pas loin de la vérité quand même. Personnellement, je m'en fous pas mal. Ca fait 6 mois que j'ai pas vu un peigne, et le rasoir ne "caresse" ma joue rèche qu'une fois par semaine. je m'en porte pas plus mal. Tout est beaucoup plus simple. Il m'arrive d'aller chercher les gosses à l'école avec plein de plâtre sur la tête. J'aurais pas pu le faire dans ma vie d'avant. Trop de codes. Trop de paraître. Trop de médisance. Aujourd'hui, pas de problème à passer pour un plouc. Je suis censé en être un. Donc, tout va bien. Ni dissonance, ni incongruence. Pour personne. Je peux vous dire qu'on gagne vachement de temps dans sa journée quand on n'a plus ça à s'occupper.
Au niveau de l'exploitation (ben oui, vous voulez quand même savoir où on en est ; y a pas que mes états d'âme qui vous intéressent), on en est à se poser la question des semis, quoi et quand semer. Je te rassure lecteur, la question est tranchée car les choix sont très restreints quand on est le 16 mars de l'année en cours. Ca sera donc de la prairie partout. Reste désormais à choisir les espèces parmis les ray grass, fétuque, dactyle, vesce avoine, fléole et autre paturin. Au passage, je trouve que les graminées de nos prairies ont des noms très poétiques.
J'ai également commencé à retourner quelques mètres carrés de terrain à côté de la maison,pour faire le potager. A la bêche, c'est pas possible. Trop de racines bien.... enracinnées. Donc, j'ai loué un motoculteur, et demain, ça va barder. Quoique.... Faut voir la gueule du motoculteur. C'est un particulier qui me l'a loué. Trouvé sur "le bon coin". Je vous dirai demain si c'était un bon plan. Déjà, pour le démarrer, faut enlever le carbu, bloquer le starter avec une vis en plastique, verser une goutte d'essence dans l'aspiration, démarrer, remettre le carbu.... Tout un poème. J'avais pas envie de reporter la journée motoculture, sinon, je l'aurai envoyé ballader le type et son engin du diable.
Allez, lecteur, il est temps de te libérer, je ne t'ai que trop retenu. Madame de Maintenon m'attend au lit. Un très beau livre.