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A nous les chèvres !
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14 mai 2009

Maraichage

Ucare1

Beaux poivrons bien qualibré

 

Celà fait une semaine que je suis un module maraîchage, dans le cadre d'une diversification.

C'est pas encore au point leur module, mais, pour une fois, je ne vais pas traiter les points négatifs. J'avais envie de vous parler de la visite d'aujourd'hui qui est bien loin de tout ce qu'on veut faire, mais Ô combien intéressante pour comprendre ce qui fait que notre monde ne tourne pas bien rond.

Ce matin donc, nous sommes allés visiter une exploitation, ou plutôt une entreprise, qui fait du poivron sous serre, en hors sol. Les chiffres sont assez hallucinants: Il y a 6 hectares de serres vitrées, d'un seul tenant. Déjà, c'est assez impressionnant quand on est à l'intérieur, car il n'y a pas de séparation et la base des toits est à plus de 2.50 mètres.

Mis bout à bout, les plants de poivrons représentent 150 kilomètres. C'est à dire que si on voulait parcourir toutes les allées, celà représenterait au moins 4 jours de marche. Impressionnant, non?

Sur chaque plant de poivron, il y a 4 ficelles allant du pied au cheneau, et toutes ces ficelles servent de tuteur à la plante. Il y en a pour 3000 kilomètres de ficelle, installés chaque année, et coupées chaque année. Celà représente 6 semaines de travail pour l'installation.

En système hors sol, le principe, c'est justement de ne pas faire avec de la terre. Le plant de poivron est donc enracinné dans un bloc de laine de roche, la même qui isole votre maison, et c'est là dedans qu'on va injecter la solution contenant tous les éléments nutritifs pour la plante.

Mais ce n'est pas tout. Comme les poivrons sont plantés en décembre, et qu'ils ont besoin de 21° pour se développer, il faut chauffer toute cette surface. Alors, ils ont une grosse chaudière, mais une vraiment très grosse, qui fonctionne au méthane, et qui permet de chauffer l'eau d'un gros cumulus, comme chez vous, mais le cumulus fait plus de 1000 mètres cube. Et pour ne pas perdre toute cette énergie, on fait tourner 2 gros moteurs V16 qui fabriquent de l'électricité revendue à EDF. Et comme on ne veut rien perdre, et c'est bien normal, une grosse partie du CO2 (gaz carbonique) produit par la combustion du méthane, est condensée et réinjectée dans la serre, car c'est en partie  grâce au CO2 que la photosynthèse, et donc le développement de la plante peut se faire. Pensez y quand vous croquez dans votre poivron. bien sûr, je suis de mauvaise foi. la provenance du CO2 n'a aucune importance.   

Je dois avouer une chose, c'est que ces poivrons sont magnifiques. D'ailleurs, quand vous achetez vos poivrons en supermarché et qu'ils viennent de France, il y a des chances pour qu'ils viennent de là. Et cet entrepreneur a été d'une grande amabilité et très patient avec nous, comme quoi on peut faire du hors sol et être sympathique.

Le coût global de tout ce grand bazar avoisinne les 8 millions d'euro. Tout ça pour fournir du poivron aux grandes surfaces de mars à octobre et de l'électricité à EDF. Moi, c'est là que ça me choque un peu. La quantité d'énergie mise en oeuvre pour cette culture est stupéfiante, et extrêmement dépendante du coût des matières premières comme le méthane ou liées aux matières premières, comme l'azote et la plupart des engrais chimiques. Est ce bien raisonnable? Qu'en pensez vous en tant que consommateur?

 

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Commentaires
A
Hé bien oui, il est là le problème. qu'est ce qu'on veut? Seulement se nourrir ou manger avec du plaisir?<br /> Les gens du marketing ont réussi à nous faire passer le plaisir du goût en nous proposant des plaisirs inutiles, virtuels, non renouvelables, toujours frustrants (high tech), etc.... <br /> Tout a été fait pour que le concept de plaisir ne soit plus lié au naturel ou à la simplicité.<br /> Le plaisir, ça s'achète, ça s'emballe, ça se programme, ça suit un plan marketing, il n'est plus jamais question de spontanéité, de générosité. Tout plaisir doit être facturé. C'est la règle aujourd'hui.
R
culture hors sol, c'est une methode qui ne devrait pas exister, si on se base sur le cycle naturel de végétaux, non ? quelle horreur de manger tout ces légumes produits de cette façon, entre les croisements pour faire des variétés soit disant plus jolies, qui se conserve mieux et tout le toutim, on en oubli le bon gout d'un légume de saison qui a poussé en pleine terre.<br /> Bien sur on limite j'imagine le risque de maladie dû aux intempéries, et on doit traiter tout ça de toute façon... <br /> C'est difficile, avec nos habitudes de super consommateur de revenir à la consommation unique des légumes de saison, il faut bien le dire. Mais mon dieu que c'est difficile aussi de nos jours de trouver une pêche qui à du goût, des bonnes tomates, et une vraie salade de jardin.<br /> Et cette débauche d'énergie pour faire pousser rour ça, c'est un peu écoeurant, je trouve...
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